La gauche, favorable à l’école(?) obligatoire pour les 3-18 ans
Le 17 septembre, la ministre de l’Education Nationale publiait un tweet : Pour aller plus loin sur l’Éducation, je proposerai d’étendre la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans. #UEngagement. L’école ou l’instruction ?
Il y a certes confusion pour celles et ceux qui se posent la question. C’est bien l’instruction et non l’école qui est obligatoire de 6 à 16 ans aujourd’hui, et c’est bien l’instruction que madame la Ministre Najat Vallaud-Belkacem souhaiterait étendre de 3 à 18 ans. Les journaux comme le Figaro.fr reprennent pourtant : « Mais concrètement, cette mesure est-elle envisageable? Aujourd’hui, l’école est obligatoire de 6 à 16 ans. » Passons.
Bilan et prévision ?
Le gouvernement oeuvre déjà, depuis 2012, à l’augmentation de la scolarisation des moins de trois ans, principalement dans les zones d’éducation prioritaire. Cet objectif de 30% fixé il y a quatre ans est encore loin d’être atteint avec un chiffre de 11,5% aujourd’hui. Nous savons de plus que la quasi-totalité des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés.
D’autre part, cette réforme dévaloriserait un peu plus les formations professionnelles. Cela reviendrait à considérer que tous les enfants sont fait pour étudier, et par essence nier qu’une orientation vers l’enseignement professionnel est importante et salvatrice pour certains. Les SEGPA par exemple (Sections d’enseignement général et professionnel adapté) regorgent d’enfants souhaitant quitter le système éducatif pour une émancipation professionnelle.
Une réforme qui ne lutterait pas contre les discriminations
Face à la déscolarisation ou la non-scolarisation de milliers d’enfants atteints de handicap en attente d’une place, face au refus de certaines communes, comme à Saint-Ouen, de scolariser les enfants Roms, face au manque de moyens humain, matériel et financier de certaines écoles publiques comme le démontrait ce scandale à Marseille cet hiver, peut-on imaginer la mise en place de cette réforme pour les 16-18 ans ? Le nombre de postes à créer et de locaux à construire exigeraient déjà des sommes que le ministère n’a pas ?
Les réactions à chaud furent très virulentes sur Twitter. Certains suspectent la gauche de vouloir réduire le taux de chômage, d’autres accusent une réforme qui ferait chuter le taux de réussite au BAC, d’autres encore accusent implicitement le gouvernement de délaisser la recherche de « la maîtrise des savoirs fondamentaux et le développement de l’apprentissage ».
En bref, voici donc une des promesses des socialistes, s’ils venaient à être majoritaires en 2017.