Les histoires vraies : L’imam Al Bukhari récitait le Coran en une journée durant le Ramadan

Cette semaine nous avons lancé un concours en partenariat avec le restaurant asiatique à Saint Denis Le Quing Zen. Nous proposons à nos lecteurs de narrer en moins de 100 mots la vie d’un personnage musulman né en Asie. Les deux premiers témoignages ont abordé la vie de l’imam Al-Bukhâri, ce qui nous a donné envie de vous en parler d’avantage, merci à elles.

imam al bukhari

70 000 hadiths appris pendant son enfance

Abû `Abd Allâh Muhammad Ibn Ismâ`îl Ibn Ibrâhîm Ibn Al-Mughîrah Ibn Bardizbah, surnommé Al Bukhari, en référence à sa ville natale, Bukhârah. Un des plus grands Savant du Hadîth. Né en 194 AH et orphelin de père, c’est sa mère qui l’éleva et prit en charge son éducation.

Alors qu’il n’était qu’un enfant, Al-Bukhâri perdit la vue. Un miracle d’Allah survint alors. Sa mère ayant multiplié les prières et les invocations, elle vit une nuit le prophète Ibrahim (Paix sur lui) qui lui dit « Dieu a rendu la vue à ton fils grâce à tes nombreuses prières et invocations ». Son fils retrouva effectivement la vue. Allahu akbar.

Il finit la mémorisation du Coran avant l’âge de ses seize ans, et commença à étudier les hadiths à l’âge de onze ans. Il aurait appris par cœur soixante-dix mille hadiths, subhanALLAH. D’autres parlent de 200 000. Sa mémoire semble avoir été plus pointue que celles de nos ordinateurs et autres gadgets. Allah lui a offert un outil extraordinaire qui nous permet aujourd’hui d’étudier un travail soigné. Que Dieu l’en récompense et lui ouvre les portes de son Firdaws.

Al-Warrâq dit « j’ai entendu Sâlim Ibn Mujâhid dire : « Je rendais visite à Muhammad Ibn Sallâm Al-Bikandî et il me dit : « Si tu étais venu plus tôt, tu aurais vu un garçon qui connaît par cœur soixante-dix mille hadîths. ». Je suis sorti à sa recherche. Lorsque je l’ai trouvé, je demandais « Est-ce toi qui dit connaître par cœur soixante-dix mille hadîths ? », il [i.e. Al-Bukhâri] répondit « Oui, et plus encore, et jamais je ne te citerai un hadîth d’un Compagnon ou un Successeur sans que je sache la date et le lieu de leur naissance et de leur mort, et là où ils vécurent. Et je ne narre [de leurs hadîths] que ce qui est certain et fondé sur un principe de la religion de Dieu, dans le Livre de Dieu et La Sunnah de Son Messager ».

Ibn `Adiyy dit : Muhammad Ibn Al-Qumîsi me rapporta : j’ai entendu Muhammad Ibn Hamdawayh dire : j’ai entendu Muhammad Ibn Ismâ`îl [Al-Bukhâri] dire : « je connais par cœur cent mille hadîths intègres [i.e. hadîth sahîh] et 200 000 hadîths d’authenticité questionnable. »

Il parti avec sa mère à la Mecque à l’âge de seize ans. Il étudia de nouveau le Hadith avec d’éminents savants, comme Al-Humaydî, et commença à apprendre la jurisprudence islamique de l’imâm Ash-Shâfi’î. Il écrivit son premier livre sur les compagnons du prophète Muhammad (que Dieu les agréé) et leurs successeurs à dix huit ans.

Il dit à Abû Ja`far Ibn Muhammad Abû Hâtim Al-Warrâq : « J’ai étudié les livres d’Ibn Al-Mubârak et Wakî` et je connaissais déjà leurs écrits par cœur à l’âge de seize ans. A dix-huit ans, j’ai commencé à compiler les comportements et les paroles des Compagnons et des Successeurs [en arabe : at-tâbi`ûn]. C’était au temps de `Ubayd Allah Ibn Mûsâ. J’ai rédigé Kitâb At-Târîkh [i.e. Le livre d’Histoire] près de la tombe du Prophète — paix et bénédictions sur lui — les nuits de lune. […] ».

Toujours plus loin dans la recherche de la Science, Al-Bukhâri a parcourut des kilomètres et des kilomètres sur terre, à la recherche des Savants spécialistes du Hadith. La Mecque, Médine, Damas, ‘Asqalân, Hims, Le Caire, Baghdâd, Bassora, Kûfah pour ne citer qu’elles.

Le respect et l’admiration de ses contemporains

L’Imâm Ahmad Ibn Hanbal, Abu `Âsim An-Nabîl, Muhammad Ibn `Îsa At-Tabbâ` et Ishâq Ibn Mansûr furent de ceux auprès de qui il appris beaucoup. Muslim, Abû Zur`ah, Abû Hâtim, At-Tirmidhî, Al-Marwazî, Sâlih Ibn Muhammad Jazarah, Ibn Khuzaymah, As-Sarrâj furent partie de ses disciples.

`Abd Ar-Rahmân Ibn Muhammad Al-Bukhâri rapporte qu’il entendit Muhammad Ibn Ismâ`îl dire : « J’ai rencontré plus de mille hommes [de science] du Hidjâz [en Arabie] , Iraq, Syrie, Egypte et Khorasân » et il poursuivit jusqu’à ce qu’il dit : « Ils soutenaient sans exception le principe stipulant : « La Religion repose sur des actes et des paroles, et le Coran est la Parole d’Allah ». »

Ibn `Adiyy dit : « Un nombre de savants apprirent qu’Al-Bukhâri serait prochainement de passage à Baghdâd. Ils choisirent cent hadiths dont ils brouillèrent les chaînes de transmission et les textes, donnant ainsi à chaque Hadîth une chaîne de transmission autre que la sienne. Chaque savant prit dix de ces hadiths et s’apprêta à mettre Al-Bukhâri à l’épreuve durant leur rencontre. Les gens s’assemblèrent et l’un des savants confronta Al-Bukhâri avec le premier de ses dix hadîths. Il répliqua « Je ne le connais pas ». Le savant lui cita un autre hadîth. Il répondit « Je ne le connais pas. » et ainsi de suite jusqu’au dixième hadîth. Les gens avertis [initiés à la science du hadith] parmi l’audience se regardèrent et dirent : « L’homme s’y connaît. », les autres pensèrent que c’est un ignorant. Puis un autre savant exposa à son tour ses dix hadîths, puis un autre, jusqu’au centième hadîth et Al-Bukhâri répondait invariablement « Je ne le connais pas. ». Quand il vit qu’ils avaient terminé, il se retourna vers le premier savant et dit « La chaîne authentique de ton premier hadîth est ceci, celle de ton deuxième hadîth est ainsi etc. » Il fit de même avec le deuxième savant, puis le troisième, et il poursuivit avec chacun d’eux jusqu’au centième hadîth. À ce moment, tout le monde eut la certitude qu’il était un Hâfidh [i.e. ils reconnurent la qualité de sa mémorisation]. »

Al-Bukhâri fut un muhaddith d’exception. Mais également un grand juriste. Al-Khozâ`i a d’ailleurs dit : « Al-Bukhâri est le faqîh de cette Ummah ». Les témoignages seraient si nombreux pour mettre en avant ses qualités qu’il serait fort long de les réunir.

Des actes d’adoration à chaque instant

Durant le mois de Ramadan, il récitait le Saint Coran entier en une journée ! Puis il en récitait un tiers chaque matin avant l’aube.

Al-Farabarî dit : Muhammad Ibn Ismâ`îl m’a dit « Je n’ai jamais écrit un hadîth dans le Sahih [son livre Sahîh Al-Bukhâri] sans avoir effectué al-ghusl [ablutions majeures] et prié deux rak`ah au préalable. »

Al-Warrâq rapporte : « Pendant mes voyages avec Abû `Abd Allâh, lorsqu’il arrivait que nous dormions dans la même maison, je le voyais se lever la nuit entre quinze et vingt fois. Chaque fois, il allumait sa lampe et il extrayait des hadîths en les annotant. Puis il s’allongeait de nouveau. A l’approche de l’aube, il avait l’habitude de prier trente rak`ah [2 par 2] et il ne me réveillait jamais. Je lui dis une fois : « Tu endures cela pour toi-même, pourquoi ne me réveilles-tu pas aussi [pour prier] ? Il répondit : « Tu es un homme jeune et je n’aime pas troubler ton sommeil. ». »

Tous les Savants sont d’accord pour dire que l’abondance de son savoir est exceptionnelle, qu’il avait  de bonnes manières et que son caractère était noble et généreux. Al-Djâmi` As-Sahîh est unanimement la meilleure référence tout époque confondue en matière de hadiths authentiques.

Le Sahih Al Bukhari est un recueil de 7 285 hadiths, sources de la tradition orale.

Al-Bûkhari est mort en 256 AH à Samarqand, en Ouzbékistan en Asie Centrale. Que Dieu lui donne la meilleure des récompenses dans l’au delà ! Amîn

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